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QUI SOMMES NOUS ?

Un lieu de découverte de l'Univers pour petits et grands ouvert depuis 1993. Propriété communale et géré par l'association P.E.G.A.A.S.E. (Promotion Et Gestion des Activités Astronomiques, Scientifiques et Éducatives) et Dominique PATTE DE DUFOURCQ (Président).

 

L'accueil des publics ou les interventions en extérieure sont pris en charge par Christopher BAILLET (médiateur scientifique de P.E.G.A.A.S.E) et Madeleine MARCELLI (coordinatrice scientifique), tous deux salariés de l'association et interlocuteurs privilégiés pour toutes demandes de renseignements.

PLANETE TARN (appellation commerciale) participe aux événements annuels nationaux : Nuits des étoiles, Fête de la Science, Jour de la Nuit (Octobre) et à tout événement astronomique majeur (éclipse, comète, pluie d'étoile filante).  Financièrement le fonctionnement est assuré pour les 3/4 par les entrées et la facturation de prestations diverses et pour 1/4 par des subventions (2020) : Conseil Départemental du Tarn (65%), Conseil Régional Occitanie (27%), la commune de Montredon-Labessonnié (8%).

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Un peu d'histoire

UN PEU D'HISTOIRE...

GUILLAUME LE NAUTONIER ET LA TOUR CARREE

 

Guillaume le Nautonier (1560 - 1620), Fils de Pierre Le Nautonier, receveur des finances de Lacaze jusqu'en 1530, Guillaume naît en 1560 dans une famille de confession protestante au Château de Lourmarié. Il reçoit une solide éducation en mathématiques, géographie et astronomie et part faire ses études de théologie à l'académie de Lausanne. De retour en 1583-1584 à Castelfranc, il commence son ministère à l'église de Vénès et de Montredon en 1587 et s'occupe également de celui de Réalmont en 1592. Pasteur de Montredon tout au long de sa vie, il équipe le temple d'une cloche en 1594 et commande la reconstruction de l'édifice entre 1598 et 1600 .​

 

Guillaume Le Nautonier entreprend sans attendre des recherches sur l'aiguille aimantée guideymant, ou aiguille marine, qui a la propriété d'adresser le fer vers le nord. À partir de l'hypothèse du magnétisme et de l'existence de deux pôles magnétiques, il exécute un système de tables permettant d'établir selon les lois mathématiques les latitudes et longitudes d'un lieu réfléchi en degrés, minutes et secondes par le calcul de l'éloignement au nord géographique. Pour diffuser ses travaux, il fait installer une imprimerie à demeure en 1600-1601, dans sa propriété de Vénès (Tarn), à Lourmarié, comprenant 50 000 caractères, outils, meubles et personnel. Il édite un premier ouvrage, La mécographie de la guideymant, c'est‑à‑dire la description des longitudes trouvées par les données des déclinaisons de l'aimant, dans lequel il détaille le résultat de ses recherches. Il s'engage ensuite dans la rédaction et l'édition d'un second ouvrage intitulé La mécométrie de l'Eymant, c'est‑à‑dire la manière de mesurer les longitudes par le moyen de l'Eymant. La somme composée de sept livres et commencée en 1590, est éditée en 1603-1604.​

 

Ses travaux générés du géomagnétisme en introduisant un élément nouveau et essentiel qui est celui de la notion du dipôle magnétique. Ses démonstrations ont marqué ses contemporains et il est cité dans plusieurs ouvrages au cours de la première moitié du XVII e  siècle. Il était également connu d'Isaac Casaubon et de Joseph Juste Scaliger et aurait entretenu des correspondances avec ce dernier qui aurait loué ses mesures et inventions. La renommée et le couronnement des recherches de Guillaume Nautonier peuvent être plus Le Nautonier appréciés par la reconnaissance royale : Henri IV le nomme géographe ordinaire du roi en 1609 et le point d'une pension de 1200 livres. Après avoir édité ses ouvrages, Guillaume vend son imprimerie constitué de la presse et des caractères aux consuls de Castres qui effectuent la transaction avec l'imprimeur Pierre Fabry, désireux de s'installer dans la ville. Son successeur, Jean Viala, rend d'ailleurs hommage de manière posthume à Guillaume Le Nautonier en publiant en 1626 son dernier ouvrage, Le journal astrologique .

 

À une distance confortable du château s'élève l'observatoire composé d'une tour au tracé rectangulaire irrégulier mais proche du carré (5,80 m pour les côtés ouest et nord, 5,40 à l'est, et 6,10 au sud), relié à un bâtiment rectangulaire de 12,80 m sur 6 m de large environ. La maçonnerie est composée d'un gros-œuvre de moellons de schiste et de gneiss qui file tout le long. La tour est formée de quatre salles superposées dont un niveau intermédiaire situé au-dessus de la salle principale. La dernière salle, sous charpente, est indissociable de la galerie de bois extérieur, continue et couverte, qui la ceinture sur les quatre faces. Si les bois ont été changés au XIX e  siècle par la famille de Solages et restaurés au XX e siècle, il n'en demeure pas moins qu'ils représentent l'agencement et l'organisation originelle.

La galerie est supportée par des aisseliers prenant appui sur des corbeaux de bois pris dans la maçonnerie du mur et aux quatre angles, par des corbeaux de pierre saillants et situés plus bas. Le toit en pavillon de la tour se prolonge pour couvrir la totalité de la galerie, au-dessus des piliers à aisseliers et du garde-corps. Les chevrons supportent un large débord en avant de l'espace de circulation pour protéger des intempéries. Les mesures et observations pourraient être prises depuis les quatre points cardinaux. Au sud et au nord, une porte ouvre sur la galerie alors qu'à l'est et à l'ouest, le mur est percé d'une fenêtre. Une lucarne protégée par un couvrement segmentaire est aussi aménagée dans la face sud de la toiture.

 

Le soin porté à l'édifice se traduit par le traitement de la porte à l'encadrement de grès chanfreiné, couvert par un arc en plein cintre et rehaussé d'une clef saillante en bossage quent couronne les armes de la famille Le Nautonier, « d'azur au navire d'argent, au chef d'or chargé de trois croix tréflées de gueules » . Au-dessus et de part et d'autre de la porte, des corbeaux sculptés doivent supporter un couvrement.

 

La salle principale, équipée d'une cheminée, se trouve au premier étage. Elle est éclairée par une fenêtre centrale à croisée avec appui saillant mouluré. De même que dans la tour du château, l'encadrement est mouluré par une succession de deux cavets qui retombe sur des bases pyramidales.

 

Le bâtiment rectangulaire, à deux niveaux, est construit dans le prolongement de la tour. L'élévation orientale est aérée par de simples jours très étroits mais le mur pignon sud a conservé deux ouvertures. Le rez‑de‑chaussée est éclairé par une fenêtre à l'encadrement mouluré par deux cavets tombant sur des bases pyramidales et le deuxième niveau est ouvert par une porte haute en arc plein centre à l'encadrement chanfreiné.

Si la fonction originelle du bâtiment rectangulaire n'est pas connue, l'organisation de la tour de l'observatoire, avec sa galerie en bois, est unique. En effet, il semble bien que ce bâtiment soit un des plus anciens exemplaires conservés et il est rare par son utilisation d'ordre privé ; l'observatoire de Paris, le plus ancien connu, est toujours postérieur puisqu'il est construit en 1667.

 

Ainsi, l'étude des propriétés de Guillaume Le Nautonier permet non seulement de révéler un personnage hors du commun, malheureusement tombé dans l'oubli, mais aussi une période de l'histoire particulièrement riche qui, dans un climat de paix après l'édit de Nantes, a été propice à l'effervescence de la vitalité intellectuelle et scientifique dans le milieu protestant. La restitution partielle du logis remplace la construction de ce dernier à la fin du XVI e  siècle ou au début du XVII e siècle, à une période où s'élèvent dans la montagne du comté de Castres de nombreux logis, maisons fortes ou petits châteaux de seigneuries modestes sur un modèle architectural simple. D'ailleurs, une intervention archéologique sur ce site serait souhaitable pour pouvoir préciser le plan adopté à l'ouest. Le caractère du site de Castelfranc revient donc à la construction d'un observatoire à usage privé, tout proche de la résidence, qui révèle le parcours d'un seigneur dédié tout entier à ses recherches et aidé par les libéralités allumées par le roi de France. La tradition littéraire rapporte également qu'il aurait pu entreprendre des aménagements hydrauliques sur le cours du ruisseau pour réaliser ses expérimentations.

Il décèdera le 16 décembre 1620 au Château de Castelfranc.

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